La « suture » est chirurgicale et, bien entendu, évoque d’abord le corps et son organicité. Ainsi, les dessins de Sandra Krasker, qui exprime avec puissance et subtilité ce besoin de sentir les palpitations de la vie, le sang qui coule dans les veines, la chair dans son dénuement, sa fragilité concrète, sa complexité aussi, bref, tout ce qui donne sa valeur intrinsèque et inaliénable à l’humain, à l’heure où le cynisme l’emporte parfois sur la vie.
Se joue là une proximité avec ce que Paul Ricoeur définissait comme mouvement dialectique de « brisure-suture » dans ce « paradoxe de la chair » qui à la fois, permet par l’incarnation du cogito, d’exister au sens propre, mais qui dans le même temps comdamne à la souffrance et à la finitude par la chair, sans se limiter à elle.*
*Paul Ricoeur et le paradoxe de la chair – David Le Duc-Tiaha- Ed l’Harmattan
Extrait du texte « Sutures » de Marie Deparis, critique d’art et commissaire d’exposition.
Séduction et lunettes, 2010, 77x55 cm, crayon à papier, crayons de couleurs, encre rouge sur papier
Cycle hormonal, 2011, 77x57cm, crayon à papier, crayons de couleurs, encre rouge sur papier
Hémorragie, 2011, 57x38,5 cm, crayon à papier, crayons de couleurs, encre rouge sur papier
Spasmes et douleurs, 2011, environ 200x100 cm, acrylique, gesso, sanguine, encre, posca et crayon de couleur sur toile et fil électrique rouge, douille porcelaine