La « suture » est chirurgicale et, bien entendu, évoque d’abord le corps et son organicité. Ainsi, les dessins de Sandra Krasker, qui exprime avec puissance et subtilité ce besoin de sentir les palpitations de la vie, le sang qui coule dans les veines, la chair dans son dénuement, sa fragilité concrète, sa complexité aussi, bref, tout ce qui donne sa valeur intrinsèque et inaliénable à l’humain, à l’heure où le cynisme l’emporte parfois sur la vie.
Se joue là une proximité avec ce que Paul Ricoeur définissait comme mouvement dialectique de « brisure-suture » dans ce « paradoxe de la chair » qui à la fois, permet par l’incarnation du cogito, d’exister au sens propre, mais qui dans le même temps comdamne à la souffrance et à la finitude par la chair, sans se limiter à elle.*
*Paul Ricoeur et le paradoxe de la chair – David Le Duc-Tiaha- Ed l’Harmattan
Extrait du texte « Sutures » de Marie Deparis, critique d’art et commissaire d’exposition.